J'inspire, je demeure dans le moment présent
J'expire, je sais que c'est un moment merveilleux

Quatrième message de la Retraite d'Hiver Chez Soi


Comment ne pas laisser ma colère exploser?

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Les six Paramita, chemin de l’amour véritable


Quatrième message de la retraite d’hiver 2014/2015 : Virya Paramita


Virya Paramita est la perfection de l’énergie ou la constance dans la pratique.


Cultiver la constance dans la pratique, c’est aussi cultiver notre patience et notre résistance
« Soyez des ilots de résistance » nous enseigne Thay

Que veut dire résister ou devenir résistant ? A quoi être résistant ? Et comment garder notre enthousiasme, notre douceur, notre bienveillance tout en restant fidèle à notre volition (ou détermination) ?

Nous vous proposons quelques pistes s’appuyant sur les enseignements de Thây à propos de l’effort juste

Propositions d'exercices.

1) Lire le chapitre correspondant dans « le coeur des enseignements du Bouddha » (page 262)

Sur le blog de la Maison de l'inspir, vous pourrez trouver en lignes des enseignements qui vous inspireront

2) Tracer de nouveaux chemins

Nous avons sûrement une énergie d’habitude, un petit travers, une manie qui agace notre entourage par exemple : oublier de fermer les lumières, laisser couler l’eau…

Prenons le temps de l’identifier (notre entourage peut nous y aider) et prenons la résolution de la transformer, avec douceur et patience envers nous-mêmes.

Donnons le temps à nos circuits neuronaux de « détricoter » cette énergie pour en «tricoter» une autre. C’est comme tracer un nouveau chemin en forêt, nous commençons à débroussailler, rien n’apparaît de façon évidente et nos anciennes énergies d’habitudes sont encore vigoureuses. La patience et la constance permettront de tracer ce nouveau chemin, nous aurons peut-être pris le risque d’avoir les mains égratignées et de nous être trompés quelquefois avant de trouver les bons passages.
C’est une des pratiques de l’effort juste.
Pour nous y aider, écrivons quelque part : constance, patience, douceur.

3) Savourer le bonheur de la pratique

Avons-nous goûté ces moments de bien-être, de clarté, où tout semble facile, simple, évident ? Comment ressentons-nous cet état dans notre corps ? Avons-nous gardé le goût de cette réussite dans la pratique ? Ces moments sont précieux. Ils nous aident à traverser les passages plus difficiles.

Soyons comme une mouette sur la vague, aussi heureuse de monter que de descendre avec la vague. Renoncer à toujours vouloir être en haut de la vague est un aspect de l'endurance dans la pratique.

4) Notre pratique du sourire

Nous avons pratiqué le sourire, sourire qui, progressivement, peut devenir plus naturel.

Nous avons expérimenté cette disposition d’esprit de bienveillance lorsque nous rencontrons une autre personne.

Si nous nous donnons de l’espace, alors nous nous préparons à l’accueil inconditionnel.

Suggestion d’exercices pour développer notre espace intérieur afin que notre sourire et notre bienveillance puissent s’y déployer :

- Portons notre attention sur l’espace entre les deux yeux, et essayons d’y installer détente et respiration.

- Portons notre attention sur l’espace entre les deux oreilles et essayons d’y installer détente et respiration.

- Observons nos sensations corporelles et notre paysage mental quels qu’ils soient en restant dans la non-poursuite, sans chercher à retrouver, à reproduire ou à éviter les sensations que nous avons expérimentées.


5) Concluons par une méditation sur un enseignement donné par le Bouddha à ses disciples et issu du Satipathana Soutra

Quand le moine est en colère, il sait qu’il est en colère

Quand le moine n’est pas en colère, il sait qu’il n’est pas en colère

Remarquons deux points :

- Il n’y a pas de jugement ; le Bouddha ne dit pas que c’est mal d’être en colère, mais simplement être conscient de son état de colère.

- il nous propose de prendre conscience aussi des moments où nous ne sommes pas en colère.

Nous pouvons adapter ces expressions pour notre propre usage, par exemple:

Quand j’arrose les bonnes graines en moi, je sais que j’arrose les bonnes graines en moi

Quand je n’arrose pas les bonnes graines en moi, je sais que je n’arrose pas les bonnes graine en moi

Et faisons preuve de créativité pour trouver des versions qui nous conviennent.


Témoignage par un des nos amis pratiquants:

Chers Amis,
Dans ma pratique quotidienne de la pleine conscience et de la méditation, je ne fais pas de longues méditations assises, mais je choisis le plus souvent de ne faire que de petites séances de respirations conscientes le matin de bonne heure, suivies des mouvements de pleine conscience que nous a enseignés Thầy ; puis dans la journée, j’essaye d’utiliser au mieux certains moments pour entrer en profondeur et être en contact avec la chose que je suis en train de faire, comme le repassage des vêtements ou laver la vaisselle, ou encore balayer le sol en carrelage du salon. Ces actions sont alors les choses à faire les plus importantes de la journée, juste à ce moment-là, au moment où cela se produit, parce que je mets toute ma concentration possible pour faire chacun de ces actes. Et, comme je suis seul chez moi en général dans ces instants, la personne la plus importante avec qui je peux exécuter ces tâches est moi-même bien sûr, mais aussi le balai ou le fer à repasser ; les assiettes et les verres, l’eau, le robinet sont aussi des personnes importantes avec qui travailler. Voici une de mes façons de générer une énergie de pratique de la méditation afin de préserver ma joie de vivre.

Mais attention, tout n’est pas aussi facile, car il y a bien sûr des instants de relâchement peuplés de vieilles énergies d’habitudes, de soucis, de retours dans le passé ou même de peurs du futur… tout le monde connaît cela. Je dois aussi faire face à mes graines négatives parfois très fortes. Et certains jours le passé est lourd, la solitude bien présente. Alors que faire quand tout semble aller si mal ? On dit que l’espoir fait vivre, mais je n’aime pas cette idée, je préfère dire, pour moi-même, que la vie en moi me fait vivre, et que lorsque je sens la vie en moi s’écouler librement alors j’ai beaucoup de joie à offrir à autrui.

Il y a quelques années j’étais très malade, avec des angoisses invalidantes chroniques, et j’avais des crises presque tous les jours et toutes les nuits. Puis, un matin chez moi, j’ai eu une attaque soudaine, et ce jour-là j’ai refusé de tout mon être à prendre ce médicament très fort pour stopper la crise ; à la place du médicament, j’ai pris le balai et je me suis mis à balayer tout l’appartement le plus lentement possible, en respirant profondément et le plus calmement possible, ignorant la douleur du corps et ne cédant pas à la panique de l’esprit. Après quelques secondes qui m’ont paru très longues, la crise s’est rapidement atténuée et j’ai pu m’assoir complètement épuisé mais tellement heureux d’avoir réussi à entrer à nouveau en contact avec ma respiration.

Un jour Thầy nous avait enseigné qu’il ne faut pas attendre d’être sur une île déserte au milieu de l’océan pour commencer à pratiquer la pleine conscience de la respiration, mais plutôt être vigilant et assidu afin de bien entretenir le bateau qui nous porte.

Donc pour moi, la quatrième Paramita, la Perfection de l’énergie, de la persévérance et de la diligence, se résume à pratiquer plutôt par « petites touches », répétées tout au long de la journée, de présence complète à ce que je fais dans ma vie quotidienne, tout en gardant une attention sereine au corps et à la respiration ; surtout dans les moments plus difficiles où l’usage du balai, « pour balayer mon salon », reste encore un très bon médicament !!

20 Janvier 2015 , Rédigé par Maison de l'Inspir